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  • : LA CONSTITUTION EN AFRIQUE
  • : LA CONSTITUTION EN AFRIQUE est un espace d’expression, de réflexion et d’échanges dédié au(x) droit(s) constitutionnel(s) en mutation dans cette partie du monde
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  BOLLE STEPHANE 

Stéphane BOLLE

Maître de conférences
HDR en droit public
Université Paul Valéry - Montpellier III 
 

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BIENVENUE

La Constitution en Afrique est un espace d'expression, de réflexion et d'échanges dédié au(x) droit(s) constitutionnel(s) en mutation dans cette partie du monde.
Ce site propose un regard différent sur l'actualité constitutionnelle foisonnante des pays africains. Il ne s'agit pas de singer les gazettes ou les libelles, de s'abîmer dans une lecture partisane des constitutions, des révisions, des pratiques et des jurisprudences. Sans angélisme ni scepticisme, il urge d'analyser, en constitutionnaliste, une actualité constitutionnelle largement méconnue et passablement déformée.
La Constitution en Afrique se conçoit comme l'un des vecteurs du renouvellement doctrinal qu'imposent les changements à l'œuvre depuis la décennie 1990. La chose constitutionnelle a acquis dans la région une importance inédite. Il faut changer de paradigme pour la rendre intelligible ! C'est d'abord au constitutionnaliste de jauger le constitutionnalisme africain contemporain, ses échecs - toujours attestés -, ses succès - trop souvent négligés. Sans verser ni dans la science politique, ni dans un positivisme aveugle, le constitutionnaliste peut et doit décrypter la vie constitutionnelle, en faisant le meilleur usage des outils de la science actuelle du droit.
La Constitution en Afrique est enfin un forum, un lieu ouvert à la participation des chercheurs débutants ou confirmés qui souhaitent confronter leurs points de vue. N'hésitez pas à enrichir ce site de commentaires, de réactions aux notes d'actualité ou de lecture, de billets ou de documents. Vos contributions sont attendues.

Au plaisir d'échanger avec vous

 

 

Stéphane BOLLE
Maître de conférences HDR en droit public
Université Paul Valéry - Montpellier III

 

19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 15:46

ILLUSTRATION TIREE DU JOURNAL  "LA CROIX DU BENIN"


Le Bénin, pays pionnier de l'Etat de droit et de démocratie pluraliste en Afrique, pourrait prochainement connaître la première révision de sa Constitution du 11 décembre 1990. Le Président Yayi Boni a officiellement lancé le chantier avec l'installation de la Commission GLELE le 20 février 2008. La société civile a commencé à s'approprier le débat sur le toilettage de la Constitution : il ne s'agit pas de défaire l'excellente Constitution du 11 décembre 1990 - en décidant, par exemple, comme au Cameroun, la levée de la limitation du nombre de mandats présidentiels (voir la loi n°2008/001 de révision de la Constitution), ni même de la refaire. Les béninois entendent capitaliser leurs acquis constitutionnels et préserver le consensus national, proclamé intangible en 2006 par la Cour Constitutionnelle pour parfaire leur loi fondamentale. En somme, prouver que l'équation révision = putsch n'est pas une fatalité en Afrique : si en droit le pouvoir de révision peut presque tout faire, il ne doit pas nécessairement tout faire !

 

C'est cette entreprise que LA CONSTITUTION EN AFRIQUE vous invite à découvrir et à apprécier dans et par la lecture raisonnée de quelques documents publiés dans la presse.

 

COMMENT REVISER ?

 

Cette question fondamentale est abordée fort intelligemment dans le journal "LA CROIX DU BENIN" qui, en 1990 déjà, offrait à ses lecteurs la possibilité de discuter de la Constitution à venir.

 

Lisez, parmi les articles de la rubrique « Constitution en débat » :

 

"Révision de la Constitution: et si on en débattait?" de l'Abbé André S. Quenum

 

"Révision constitutionnelle: faire la différence entre les fins et les moyens" de Mathias Hounkpè

 

 

"Révision constitutionnelle: un malentendu lourd de conséquences" de Géraldo Gomez

 

"Révision constitutionnelle: Nécessité d'une méthode consensuelle" de Me Joseph Djogbénou

 

QUE REVISER ?

 

Le Président Yayi Boni a délibérément exclu du champ de la révision constitutionnelle à venir les amendements "régressifs". C'est donc sur le terrain du « mieux- disant » constitutionnel que se placent celles et ceux qui proposent, avec force motifs, des modifications dans l'espoir qu'elles soient reprises par la commission GLELE.

 

Certaines propositions versées au débat public sont formulées dans les articles ci-dessus.

 

Je voudrais attirer votre attention sur l'économie générale des

 

propositions de Gerddes-Afrique, une organisation réputée de la société civile (source : fraternite-info )

 

Il s'agirait de réviser la Constitution pour faire des économies budgétaires dans un pays aux ressources limitées.

 

Une belle leçon d'humilité dans un débat qui s'avère passionnant mais serein !

 

Stéphane BOLLE
Maître de conférences HDR en droit public
http://www.la-constitution-en-afrique.org/

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commentaires

S
Bonjour,Comme cela est précisé dans un des articles ci-dessus, l'une des réformes les plus urgentes concerne l'exception d'inconstitutionnalité. Le pragmatisme qui a présidé à la création de la Cour constitutionnelle béninoise - laquelle s'inspire de divers modèles - devrait pouvoir aussi présider à la modification de la voie d'exception aujourd'hui victime de son succès.J'avais eu l'occasion de travailler sur cette question il y a plusieurs années et j'avais alors suggéré d'instaurer un système de filtre. En Europe, et bientôt en France, ce sont les juridictions suprêmes qui exercent cette mission. Bien sîr, on peut objecter qu'au Bénin, un tel système risquerait d'amplifier des conflits de compétences souvent latents et des divergences quant à l'interprétation de la constitution. C'est pourquoi, une autre organisation est possible qui pourrait privilégier l'interprétation par un organe dépendant de la Cour constitutionnelle elle-même : il s'agit d'un sytème de commission des requêtes. La commission, qui ferait institutionnellement partie de la Cour, serait chargée d'examiner la recevabilité des recours et de présenter un rapport à la Cour proprement dite : dans le cas où la Commission aurait estmé le recours recevable, l'affaire serait obligatoirement jugée, mais dans le cas contraire, la Cour pourrait aussi décidéer de juger. Resterait à déterminer la composition de la Commission : elle pourrait comprendre soit de futurs juges de la Cour qui y feraient  obligatoirement leurs armes une fois prise la décision de les nommer (comme une sorte de stage), soit des juristes confirmés détachés à la commission (juges ou professeurs de droit), soit enfin un mélange des deux.L'idée de l'élection, parfois avancée, a tout d'une fausse bonne idée : l'élection des juges n'a jamais été un gage de leur compétence, de leur indépendance ni de leur honnêteté, tant s'en faut. La preuve en est que tous les Etats qui ont été tentés de la mettre en place s'en sont vite détournés.En revanche, on pourrait envisager des mécanismes permettant d'assurer le pluralisme. Le pluralisme, un nombre relativement important de membres, l'interdiction de s'abstenir lors du vote et le secret des délibérations (essentiellement des votes), suffisent généralement à assurer une certaine stabilité à l'institution (certains Etats y ajoutant la pratique de l'opinion dissidente mais qui n'est pas adaptée à toutes les situations).
Répondre
S
<br /> <br /> Cher Collègue,<br /> <br /> Je vous remercie pour votre message. La rançon du succès - de la Cour Constitutionnelle du Bénin - pourrait être la réforme technique - de la garantie juridictionnelle de la<br /> Constitution. Votre judicieuse solution d'une commission de requêtes permettrait certainement de désengorger la Cour, submergée, depuis des années, moins par des exceptions<br /> d'inconstitutionnalité - somme toutes assez peu nombreuses, en raison des conditions de recevabilité - que par les plaintes pour violation des droits et des libertés. Mais je doute que<br /> la commission GLELE fasse des propositions hardies dans ce domaine. Nous aurons certainement l'occasion de poursuivre cet échange après la publication du rapport de la commission sur votre<br /> site de droit constitutionnel<br /> <br /> <br /> <br />